L'asthme est une maladie qui affecte la qualité de vie, beaucoup plus que ce que l'on pense. Pour certains, l'asthme se présente simplement comme une respiration sibilante (sifflante). Pour d'autres, il provoque des mucosités adhérentes qui augmentent en quantité à l'effort. Ces symptômes fort désagréables peuvent s'amplifier (surtout chez des enfants, mais aussi chez des adultes et des personnes âgées) au point où l'asthme devient une maladie débilitante qui freine les activités et ruine la qualité de vie. Imaginez un instant que votre cage thoracique est comprimée, que vous ne parvenez pas à inspirer et, en plus, que vous avez de la difficulté à expirer. La sensation de manquer d'air s'aggrave alors d'un sentiment d'étouffement et d'impuissance.
On connait la filière asthme-allergie. Plusieurs allergènes dans l'air, comme les pollens, peuvent entrainer des crises d'asthme. La pollution urbaine (smog) est aussi associée à l'asthme. Les microparticules en suspension dans l'air peuvent affecter grandement la capacité respiratoire de plusieurs personnes. D'ailleurs, ces microparticules peuvent vous affecter même si vous n'êtes pas asthmatique.
L'asthme peut aussi être déclenché par une infection respiratoire (grippe ou autre), par le stress, l'angoisse, etc. Mais au-delà de ces causes bien connues, y a-t-il autre chose qui pourrait aggraver ou, à l'inverse, améliorer la santé pulmonaire?
Le 9 avril dernier, dans le magazine français Atlantico(1), un article fort intéressant affirme que la malbouffe rend les traitements contre l'asthme inefficaces! Sous la plume de Dr Nhân Pham Thi, médecin pneumologue français, l'article décrit des recherches qui font un lien entre l'indice inflammatoire de l'alimentation et la diminution de l'effet des bronchodilatateurs (sabutamol ou Ventolin®).
Pour les besoins de l'étude, un groupe de participants mange un déjeuner de type McDo (le fameux egg McMuffin, pour ne pas le nommer ;-) ), alors que l'autre groupe consomme un déjeuner faible en gras. Les deux groupes reçoivent le bronchodilatateur après le déjeuner. Les résultats démontrent que le médicament agit moins longtemps chez les participants du premier groupe (McDo).(1)
La même équipe de chercheurs arrive également au constat suivant: plus l'alimentation est riche en antioxydants (fruits et légumes) et pauvre en aliments pro-inflammatoires (fritures, pains, pâtes, sucres et sucreries, etc.), moins l'asthme est présent, et s'il est présent, il est moins intense. Plus l'alimentation est faible en antioxydants et en sources d'omégas 3 et riche en aliments raffinés (néfaste food), plus l'asthme est présent et intense.(2)
Cette façon de considérer l'alimentation se nomme l'indice d'inflammation alimentaire (Dietary Inflammatory Index). De plus en plus d'études font le lien entre l'effet pro ou anti-inflammatoire de l'alimentation, notre santé et l'apparition ou l'aggravation des maladies chroniques. D'ailleurs, le groupe de chercheurs cité plus haut a publié une autre étude dans laquelle l'augmentation des sources d'antioxydants dans l'alimentation (fruits et légumes colorés) a permis d'améliorer le contrôle de l'asthme.(3) La diète méditerranéenne est un type d'alimentation qui favorise l'augmentation de l'effet anti-inflammatoire de notre alimentation. D'autres chercheurs ont d'ailleurs montré qu'elle améliore le contrôle de l'asthme.(4)
Notre assiette a donc un grand impact sur notre santé. Ce n'est pas simplement une question de tour de taille. L'alimentation anti-inflammatoire est un outil clé pour la prévention de toutes les maladies dans lesquelles l'inflammation joue un rôle et, croyez-moi, elles sont très nombreuses!
Pour en savoir plus sur l'alimentation anti-inflammatoire consultez le site du Dr Weil,(5) l'article de Hélène Baribeau sur passeport santé,(6) ou encore le site de Self Nutrition Data.(7)
Plusieurs articles de Franchement santé traitent aussi de ce sujet, entre autres:
L'inflammation sourde, votre pire ennemi
Inflammation sourde: des outils de prévention
La diète méditerranéenne augmente la longévité!
Prévention du diabète type II: nouveaux espoirs
Santé!
Jean-Yves Dionne
Références: